Comment réduire la mortalité liée au cancer de l’utérus ? En France, en 2012 on a recensé 3 028 nouveaux cas. Le nombre de décès était estimé à 1 102. Le dépistage par frottis cervico-utérine devrait permettre de réduire ces chiffres. Or, la participation demeure insuffisante. Elle peut s’expliquer par l’absence de programme national de dépistage. Une autre explication serait la réticence des femmes à subir l’examen. L’auto-prélèvement vaginal apparaît dans ce contexte comme une alternative prometteuse. Une expérience a été menée en mars 2012 en Indre-et-Loire. Ont été visées les femmes âgées de 30 à 65 ans qui n’avaient pas répondu à une invitation à réaliser un frottis. Trois groupes ont été constitués, le premier sans intervention, le second où une lettre de relance pour un frottis était adressée. Le troisième reposait sur l’envoi d’un kit pour auto-prélèvement. Le principe est de détecter une infection persistante à papillomavirus humain à haut risque oncogène. Selon des études, ces tests se révéleraient plus sensibles que les classiques frottis pour détecter des néoplasies intra-épithéliales cervicales de grade 2 ou plus. Dans cette expérimentation, ont été évalués des kits avec écouvillon sec, plus économiques que les milieux de transport liquide.
Une participation en hausse
Ce nouveau mode de dépistage a augmenté la participation. Elle s’est élevée à 22,5 % dans le groupe auto-prélèvement, à comparer à celle observée dans le groupe relance (11,7 %) et aux 9,9 % dans le groupe sans intervention. Le surcoût de la méthode paraît acceptable. En effet, le prix de l’intervention dans le groupe relance s’est élevé à 58,6 euros versus 59,70 euros dans le groupe auto-prélèvement.
Dépistage national
Au final quelle sera la place réservée à cette stratégie dans le cadre d’un programme de dépistage national qui vient d’être annoncé ? Selon les auteurs, l’une des options serait de la proposer dans le cadre d’expérimentations ciblant des territoires ou des populations. L’autre suggestion serait de la proposer comme méthode systématique de relance pour toute femme non dépistée. La décision incombera au prochain ministre de la Santé.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation