Alors que les campagnes de vaccination patinent, est-il pertinent de monter en épingle les quelques rares cas d'infections contractées en dépit d'un schéma vaccinal bien respecté ? Une enquête publiée par le journal américain en ligne ProPublica donne des exemples précis. Dans l'État de Caroline du Sud, 155 cas d'infections ont été recensés, soit 0,002 % du nombre d'Américains vaccinés. Dans l'État de Washington, 102 cas ont été comptabilisés sur plus de un million de personnes vaccinées. Huit d'entre elles ont été hospitalisées, soit un pourcentage de 0,0008 %. Dans l'État de l'Oregon, 3 patients sur 168 cas d'infections sont décédés. Bref, ces résultats plaident largement en faveur de la vaccination. Mais confirment que le risque zéro n'existe pas. D'autant que le vaccin à ARNm Pfizer-BioNTech ne protégerait pas efficacement contre le variant sud-africain. Selon une étude israélienne menée sur un échantillon de sujets vaccinés, le risque de contracter une infection par ce variant serait huit fois plus élevé que dans une population non vaccinée. Ce qui signifie selon les auteurs que le vaccin ne confère pas le même niveau de protection contre ce variant (B.1.351).
Prolonger de six mois l'injection de la seconde dose
Pour autant, les campagnes de vaccination se poursuivent, même de façon poussive en Europe. L'Agence européenne des médicaments (EMA) a donné mardi 21 avril son feu vert au dernier venu, le vaccin Johnson & Johnson, dont l'utilisation est suspendue aux Etats-Unis et en Europe en raison de l'apparition rare de graves caillots sanguins. Ce qui a provoqué un nouveau retard dans le déploiement de la campagne vaccinale. Afin d'y remédier, l'Académie nationale de médecine propose une nouvelle solution dans son dernier avis. Comment atteindre une immunité collective dans l'Hexagone avec le même nombre de doses tout en assurant une protection individuelle satisfaisante ?, s'interroge-t-elle. Les sages ont pris en compte ces deux chiffres : 20% de la population française a été infectée depuis le début de l'épidémie et la couverture vaccinale de la population adulte ayant reçu la première injection s'élève à 18%. L'Académie avait déjà préconisé de différer l'injection de la seconde de vaccin à ARN messager de trois semaines au maximum chez les personnes âgées de moins de 50 ans. Or, deux études réalisées aux Etats-Unis et en Angleterre démontrent un taux d'efficacité de ces vaccins respectivement de 80 et 72% deux à trois semaines après la première injection. Conséquence, l'Académie recommande de « reporter la vaccination des personnes ayant été infectées par le SARS-CoV-2 à six mois après la date de positivité de leur test ». Le même délai est conseillé pour la date de la seconde injection de vaccin à ARN chez les personnes de moins de 55 ans. L'objectif est d'élargir les populations susceptibles de recevoir une première injection, notamment chez les enseignants.
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