Le sotrovimab (Xevudy) arrive à l’hôpital pour le traitement précoce de l’infection à SARS-CoV-2. Dans ce contexte, la Direction générale de la santé (DGS) précise, dans un message DGS-Urgent diffusé lundi, ses conditions d’utilisation.
Un traitement précoce toujours efficace contre Omicron
Pour rappel, la Haute Autorité de santé (HAS) avait attribué début janvier une autorisation d’accès précoce à cet anticorps monoclonal anti-SARS-CoV-2 développé par GlaxoSmithKline (GSK). Et ce, face à son efficacité très significative (réduction du risque de progression vers une forme sévère du Covid-19 d'environ 80 %) qui semble conservée face à Omicron. « Des données in vitro suggèrent le maintien de l’activité neutralisante du sotrovimab » y compris contre ce variant, affirme la HAS. Une robustesse jugée prometteuse alors que les précédents anticorps monoclonaux utilisés en France, et en particulier l’association casirivimab-imdevimab (Ronapreve) autorisée à la fois pour la prophylaxie et pour le traitement du Covid-19, voient leur activité fortement réduite face au mutant.
En pratique, Xevudy peut être utilisé dans une des indications qui étaient celles du Ronapreve : le traitement curatif précoce du Covid-19 visant à éviter une aggravation de l’infection. En effet, « Xevudy est indiqué dans le traitement du COVID-19 chez les adultes et les adolescents (à partir de 12 ans et pesant au moins 40 kg) qui ne nécessitent pas de supplément d’oxygène et qui présentent un risque accru de développer une forme grave de la maladie », précise le DGS-Urgent. À noter toutefois que si dans son autorisation d’accès précoce, la HAS recommandait d’administrer le traitement « dans les 5 jours suivant l'apparition des symptômes », la DGS ne fait pas mention de ce délai.
Les malades à haut risque de forme sévère éligibles au traitement
En revanche, l’autorité sanitaire précise les la liste des patients vulnérables éligibles au traitement. Il s’agit des populations à haut risque de forme sévère « telles que définies par l’ANRS-Maladies Infectieuses Émergentes ». À savoir les patients de 80 ans et plus, les malades présentant un déficit de l’immunité lié à une pathologie ou un traitement (chimiothérapie en cours, transplantation d’organe solide ou allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, lupus avec traitement immunosuppresseur, traitement immunosuppresseur par rituximab ou corticothérapie à plus de 10 mg/jour d'équivalent prednisone pendant plus de deux semaines) et les sujets à risque de complications du fait de comorbidités (obésité, diabète, hypertension artérielle compliquée, BPCO, insuffisance respiratoire ou rénale chronique, insuffisance cardiaque, etc.).
Si les généralistes peuvent orienter les patients concernés vers le Xevudy, l’utilisation à proprement parler du traitement reste hospitalière. Cette spécialité doit en effet être administrée « en perfusion intraveineuse unique de 500 mg dans un établissement de santé après dilution [et en 30 minutes avec un filtre N.D.L.R.] et nécessite une surveillance durant l’administration et pendant au moins une heure après l’administration », détaille la DGS.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation