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Dr Caroline Brémaud : « Les urgentistes et les administratifs de l'hôpital ne sont pas dans le même monde »

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Publié le 16/12/2021

Crédit photo : capture écran vidéo Sénat

C'est un message qui revient souvent parmi les témoignages des médecins urgentistes comme la Dr Caroline Brémaud, chef de service des urgences du CH de Laval, auditionnée par la commission des affaires sociales du Sénat (voir vidéo). « Ce n'est plus comme avant pour les temps de garde. Dorénavant le flux est constant et les patients arrivent sans cesse. Depuis 2019, je n'ai jamais pu poser mes congés en entier. J'ai dû les décaler de deux jours et je dois revenir au milieu de mes congés pour faire une garde parce que sinon les urgences ferment. Or je suis une maman de quatre enfants et je vais leur dire en plein milieu des vacances : "dormez bien mes chéris, maman part travailler…" » Pour autant, comme ses confrères urgentistes, la Dr Brémaud est force de propositions pour améliorer le dispositif des urgences. Et de pointer les contraintes administratives : « Nous urgentistes souhaitons trouver des solutions rapidement. Les urgentistes et les administratifs de l'hôpital ne sont pas dans le même monde. » Elle est également favorable à une remise en cause de la régulation d'installation, à un embellissement de l'architecture d'accueil des patients et à une réelle revalorisation des soignants. Sur ce dernier point, elle pointe l'absence d'infirmières en fin de carrière dans les services d'urgence. Elles stoppent leur carrière au bout de quelques années (cinq à huit ans selon les observateurs). « Il faut stagiairiser précocement les aides-soignantes, valoriser dès le début des carrières, favoriser toutes les innovations comme les infirmières en pratiques avancées, les délégations de tâches, le SAS et le lien ville-hôpital. » Comment redonner ses lettres de noblesse à son métier de médecin, conclut la Dr Brémaud, qui exerce encore « le plus beau métier du monde » ?