Les ruptures de stock de médicaments ont émaillé l’année 2018. Début octobre, le rapport du Sénat sur le sujet faisait état de dix fois plus de signalements à l’ANSM entre 2008 et 2014 et délivrait trente recommandations pour gérer ces pénuries.
À la suite de ces propositions le Leem, le syndicat représentatif des entreprises du médicament, a décidé de s’emparer du sujet. Lors de ses vœux à la presse, le nouveau président, Phillipe Tcheng a fait savoir que son organisation allait proposer un plan d’action pour réduire les ruptures d’approvisionnement des médicaments les plus indispensables.
Encore à l’étude, ce plan devrait être construit autour de plusieurs axes. « Il faut mieux circonscrire la nature des produits qui doivent être sécurisés car aujourd’hui il y a peut-être trop de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur », a-t-il expliqué. « Le maintien en Europe des sites de production des matières premières actives » est la deuxième grande ligne de ce plan qui travaillera aussi sur « les mécanismes d’achat à l’hôpital et les conditions économiques d’exploitation de ces médicaments, parfois défavorables sur le territoire ». Philippe Tcheng estime que sur ce sujet il doit y avoir une « amélioration du pilotage interministériel » et un « portage européen ». Sur les pénuries de vaccins, il a rappelé également la « durée incompressible des cycles de production » et le « manque d’harmonisation des calendriers vaccinaux ».
Brexit et sérialisation au programme 2019
Pour le reste, Philippe Tcheng comme son prédécesseur Patrick Errard les années précédentes a fustigé le poids de la régulation imposée à l’industrie pharmaceutique. Le Leem avait fondé en 2018 beaucoup d’espoir dans le conseil stratégique des industries de santé (Csis) qui a eu lieu en juillet. Un Csis « véritablement transformationnel » qui a débouché sur des mesures concrètes qui encourageaient le Leem à l’optimisme. Un optimisme rapidement douché par la LFSS 2 019 que Philippe Tcheng juge « incompatible avec la politique d’attractivité affichée lors du Csis ». « Le poids de notre secteur atteint 48 % de l’effort global d’économies (dans le dernier PLFSS, NDLR). Le médicament est donc plus que jamais la variable d’ajustement de la politique de maîtrise de dépenses de santé », a-t-il souligné. Pour l’année 2019, l’organisation s’est fixé plusieurs objectifs : amélioration de l’accès aux patients, mise en place de « Ma santé 2022 », mais aussi de manière plus immédiate au premier trimestre : la mise en œuvre d’un dispositif de sérialisation de chaque boîte de médicaments à partir du 9 février. Le Leem suit également de près le Brexit et l’échéance du 29 mars, puisque le Royaume-Uni représente 16 % des programmes européens de recherche, est le 4e partenaire commercial à l’export et 7e à l’import de l’industrie pharmaceutique française et emploie 5 000 salariés européens.
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