Brève

Biosimilaire, une cession à l’ESMO

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Publié le 25/09/2017
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visuel ESMO

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Après les maladies inflammatoires, 2018 devrait être l’année de l’oncologie pour les biosimilaires. Le congrès de l’Esmo qui vient de s’achever à Madrid témoigne de cette effervescence. L’image de vague à venir a même été retenue comme titre à la cession officielle organisée en ouverture. Sera-t-elle une déferlante ? Conduira-t-elle à un tsunami ? Et elle soulève de nombreuses questions. En attendant plusieurs big pharma se lancent sur ce marché comme Amgen. D’autres entrants se lancent dans l’aventure comme des producteurs coréens. Pour autant, ce nouveau marché ne relèvera pas de la promenade de santé. Comment s’adresser aux professionnels et aux patients par exemple ? Les pays scandinaves ont quelques longueurs d’avance. Cela ne signifie pas qu’ils constituent un modèle. Lors de cette cession à Madrid, un intervenant a rapporté l’expérience danoise. Dans ce pays, les biosimilaires ont été imposés sans concertation. Le Switch était obligatoire. On imagine les réactions en France. Pour autant, l’arrivée des biosimilaires est inévitable. L’Esmo dès janvier dernier a publié un long article destiné à la communauté des oncologues plaidant la cause de cette classe pharmaceutique, les enjeux financiers sont colossaux, les auteurs n’hésitant pas à parler de nécessité pour le système de santé. Une réduction des prix de 20 à 40 % est attendue en Europe, voire plus pour quelques biosimlaires selon les experts de l’Esmo. Cette montée en puissance devrait générer 50 à 100 milliards d’euros d’économies à l’horizon 2020. A cette époque, 225 nouveaux médicaments dans le cancer devraient être mis sur le marché. La prescription de biosimilaires contribuera à financer ces innovations. Mais au-delà de l’équation économique, d’autres questions soulevées au cours des derniers mois sont en passe de recevoir des réponses comme par exemple l’extrapolation des indications. La dernière édition de l’Esmo a livré des réponses claires. Différentes études ont ainsi été présentées dans le cancer du sein, comparant le trastuzumab à des biosimilaires. Ces études de phase III ont été réalisées de manière prospective et randomisée. Elles ont été menées selon les produits en situation adjuvante ou néoadjuvante et en situation métastatique. Au final, l’efficacité est équivalente entre trastuzumab et les biosimimlaires. Mais d’autres critères comme la pharmacocinétique ou l’immunogénicité sont également comparables. En attendant, le biosimilaire du trastuzumab d’Amgen devrait être sur le marché en 2018. Il faudra alors convaincre médecins et pharmaciens des enjeux de santé publique. Les services proposés, la maîtrise de la chaine de production seront sans nul doute des atouts essentiels.


Source : Décision Santé: 308