Le nouveau contrat stratégique de la filière (CSF) des « industries et technologies de santé » a été signé à Bercy par trois ministres (Santé, Enseignement supérieur, Économie) et une dizaine de représentants des industriels du secteur (laboratoires, fabricants de dispositifs médicaux, secteur du diagnostic in vitro, entreprises du numérique en santé, biotechs et medtechs). Après le 8e conseil stratégique des industries de santé (CSIS) en juillet, cet accord marque une nouvelle étape dans l'engagement de l'État pour accroître l'attractivité de cette filière.
Quatre thématiques ont été identifiées : la transformation numérique des entreprises, l'innovation, la formation et les compétences et l'international. Dans ce cadre, le contrat vise à soutenir quatre projets majeurs : la bioproduction, l’intelligence artificielle, l’antibiorésistance et l'émergence de solutions complètes de produits de santé pour l'international. Pour chaque domaine, des engagements réciproques sont pris entre l'État et les entreprises.
Oncologie et maladies inflammatoires
La production de thérapies biologiques innovantes constitue un enjeu clé. L'État s'engage à soutenir des projets structurants en bioproduction via des appels à projet de R&D ou par le soutien à la formation. Objectif : permettre aux industriels de gagner un facteur 100 sur la productivité des technologies de production de molécules biologiques d’ici à 10 ans.
Pour développer l’intelligence artificielle (IA) en santé, dans la droite ligne de la mission Villani, l'objectif du contrat de filière est de favoriser le partage et l'exploitation des données de santé. Sur la table seront discutées les questions de propriété industrielle, de modèle économique et de mutations réglementaires. Autour du futur health data hub, les industries de santé souhaitent créer des plateformes de convergence dans le domaine de la médecine personnalisée. Dans un premier temps, cet axe se concentrera sur l'oncologie et les maladies inflammatoires.
Développer les compétences
Autre défi : renforcer la place de la France dans la lutte contre l'antibiorésistance. « C'est un problème mondial, le nombre de nouveaux antibiotiques manque. Il faut être créatif car nous manquons de pistes », explique Agnès Buzyn. Les industriels se sont engagés sur plusieurs volets : renforcer la surveillance, la recherche, l'innovation, optimiser l'usage des antimicrobiens en santé humaine et animale, soutenir des investissements durables pour développer de nouveaux traitements ou encore protéger l'environnement d'une diffusion non contrôlé des antibiotiques.
Face aux industriels, Agnès Buzyn a rappelé que ces défis nécessitent la modification des organisations de soins et la formation des professionnels aux innovations. « Le partenariat public/privé s'impose. Il faut créer un climat de confiance pour ces innovations », indique la ministre. La création d’un campus accélérateur dans le domaine des biotech et du digital est au programme.
Pour Jean-Luc Bélingard, président du comité stratégique de fillière, cette signature est « un engagement réciproque porteur de grandes ambitions ». De fait, cette filière industrielle représente 3 100 entreprises, 455 000 emplois directs et associés, 90 milliards d’euros de chiffres d’affaires (dont 35,6 milliards d’euros à l’exportation) et surtout 20 % des dépenses à l'innovation.
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