J'EXPLIQUE
• L'hypertrophie bénigne de la prostate touche près d'un homme sur deux après 60 ans. Elle peut débuter parfois avant 50 ans.
• L'âge, la présence d'un syndrome métabolique, le tabac, une prostatite chronique ainsi que des antécédents familiaux sont des facteurs de risques de l'HBP.
• Les symptômes mictionnels peuvent être irritatifs (pollakiurie, impériosité) et/ou obstructifs (dysurie, diminution du jet, gouttes retardataires). Du fait de la lente évolution de cette affection, les patients ont tendance à s’adapter à ces troubles mictionnels et les acceptent avec fatalité. Ils sont rarement évoqués spontanément sauf s’ils deviennent très gênants au quotidien et doivent être recherchés activement par l'interrogatoire.
• L'examen clinique et le toucher rectal gardent toute leur importance pour apprécier le volume de la prostate et vérifier l'absence d'induration qui orienterait vers un adénocarcinome de la prostate.
• Pour le patient, le toucher rectal est souvent embarrassant car il transgresse les codes sociaux habituels. De son côté, le médecin, homme ou femme, peut aussi, du fait de son éducation, de sa pudeur ou de sa religion, ressentir des réticences à réaliser cet examen. Des freins à repérer, à surmonter éventuellement ou à respecter en prenant soin de ne pas faire perdre son temps au patient (adresser à l'urologue si nécessaire).
JE PRESCRIS
• Un ECBU (examen cytobactériologique des urines), une créatinine et un PSA (prostatic specific antigen) devant des signes cliniques avérés.
• L'échographie n'est pas systématique selon la Haute Autorité de santé mais elle permet de vérifier l'absence d'anomalies vésicales, la présence d'un résidu post-mictionnel et d'évaluer le volume et la forme de la prostate.
• L'IRM (imagerie à résonance magnétique) permet d'évaluer le volume de la prostate et étudier son parenchyme, en particulier dans un contexte d'évolution des chiffres des PSA.
• Le retentissement de cette pathologie sur la qualité de vie et, surtout, l’importance des symptômes orientent le choix du traitement. La première ligne thérapeutique repose sur les médicaments, essentiellement les alpha-bloquants. La phytothérapie est parfois efficace en première intention sur les symptômes dans les formes modérée ou intermédiaires. Les inhibiteurs de la 5-alpha réductase sont indiqués en présence d'une prostate volumineuse. Un nouveau traitement est aujourd'hui proposé avec les inhibiteurs de la
phosphosdiestérase de type 5 à demi-vie longue avec un retentissement positif sur la sexualité. Mais il n'est pas remboursé.
• En cas d'inefficacité des traitements médicamenteux, plusieurs approches chirurgicales ou physiques sont possibles. La résection transurétérale de la prostate ou l'adénomectomie par voie haute sont indiquées quand la prostate a un volume supérieur à 80 ml. Mais elles ont souvent des effets post-opératoires comme une
éjaculation rétrograde ou plus rarement une dysfonction érectile voire une incontinence urinaire.
• D'autres techniques physiques sont aussi proposées aujourd'hui comme le laser ou la radiofréquence. L'embolisation des artères prostatiques semble être une alternative intéressante à la chirurgie avec des effets secondaires limités.
J'ALERTE
Ne pas attendre trop longtemps avant de prendre en charge et traiter une HBP car il existe des risques de rétention aiguë, d'infections urinaires et de retentissement sur l'appareil urinaire haut (vessie de lutte, insuffisance rénale…)
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