Face au risque pandémique actuel posé par les grippes zoonotiques aviaires et porcines et la gravité de certains des virus (jusqu’à 50 % de mortalité), le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a mis à jour ses recommandations de 2021 relatives à la prévention de l’influenza zoonotique chez l’humain.
Même si le nombre d’alertes en France est limité, le HCSP préconise de mettre en place une stratégie thérapeutique et préventive maximaliste dès maintenant, des mesures « très sécuritaires visant à limiter au maximum le risque de diffusion interhumaine », lit-on dans le rapport.
Doses curatives même en prophylaxie
Les cas humains probables et confirmés mais aussi leurs cas contact et les co-exposés doivent être traités par antiviraux à dose curative, y compris en prophylaxie. Le schéma général pour les personnes sans insuffisance rénale est de 75 mg d’oseltamivir deux fois par jour pendant cinq jours. Les patients immunodéprimés ou présentant des symptômes graves doivent quant à eux recevoir une bithérapie associant oseltamivir et baloxavir 40 mg tous les trois à cinq jours, pendant une durée à statuer au cas par cas.
Les potentielles résistances aux antiviraux, plus fréquentes dans les virus influenza zoonotiques que dans la grippe saisonnière, devront être recherchées par PCR d’emblée avant d’instaurer le traitement. Le cas échéant, la stratégie thérapeutique pourra justifier l’usage de zanamivir (voie intraveineuse), ribavirine, favipiravir ou rimantadine per os.
En milieu de soins, protection respiratoire et oculaire
Hors milieu de soins, les mesures préventives de transmission virale doivent être suivies par les cas humains et contacts pendant 10 jours après la dernière exposition. Le HCSP recommande plutôt le masque chirurgical, « davantage garant d’une réelle efficacité » que les masques FFP2 qui, s’ils sont en théorie plus efficaces, sont mal portés en vie réelle (hors population formée à leur usage).
En milieu de soins, aux mesures préventives générales pour toute infection respiratoire aiguë, s’ajoutent des recommandations spécifiques à la grippe d’origine zoonotique, à appliquer dès que le cas est considéré comme possible. Les soignants et les visiteurs doivent systématiquement revêtir une surblouse et des gants non stériles, ainsi qu’un masque FFP2 (dont le positionnement optimal devra être vérifié). Les professionnels de santé doivent par ailleurs porter des lunettes de protection, « même en l’absence de soin exposant », préconise le HCSP. Dans la mesure du possible, le patient devra être hospitalisé en chambre individuelle, et sinon impérativement regroupé avec d’autres cas, dans une pièce avec un renouvellement d’air, de préférence à pression d’air négative et avec un sas pour l’habillage.
Les experts préconisent enfin de se référer à diverses ressources régulièrement actualisées, notamment Santé publique France pour les définitions de cas et les procédures d’investigation de l’entourage, ou encore fiche réflexe Coreb pour la structuration des soins ambulatoires et hospitaliers. Les recommandations du HCSP sont élaborées sur les bases des connaissances disponibles en date du 6 mai 2025 et pourront être modifiées en fonction de l’évolution de la situation.
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