Le 28 du mois dernier, à 7 heures du matin, la femme du Maréchal-expert du Régiment de Royal Piémont Cavalerie, en garnison à Sedan, mit au monde une fille aussi bien constituée que bien portante, ayant simplement à l’œil droit un peu de phlogose Le quatrième jour de cette naissance le père vint me trouver pour voir cet enfant. À la première inspection que je fis de l’œil phlogosé, j’aperçus que les paupières étaient collées et que je divisai de deux lignes du côté de l’angle interne. Cet écartement me fit apercevoir un œil un peu plus petit que le gauche et, après l’avoir très bien distingué, je proposai au père et à la mère une incision du côté de l’angle externe. J’avais pour objet de mettre l’œil totalement à découvert et de m’opposer au recollement des paupières. Deux jours après, je les visitai de nouveau et à l’aide des deux lignes que j’avais déjà obtenu du côté de l’angle interne, rien ne me parut plus extraordinaire que de ne plus trouver d’œil et de n’apercevoir que le fond de la fosse orbitaire et un petit écoulement séreux qui se faisait entre les paupières.
L’affliction du père et de la mère qui avaient vu comme moi l’existence de cet organe fut égale à leur surprise. Ils se livrèrent au plus grand chagrin, et la mère me dit qu’elle se reprocherait toute la vie d’avoir fixé deux borgnes, un dans le commencement de la grossesse et l’autre huit jours avant les couches, et tous deux affligés de l’œil gauche. Voilà un fait des plus certains.
(Lamarre, chirurgien-major du Royal Piémont Cavalerie dans la « La Gazette de Santé », 1781)
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