« Contrairement à l’édition 2015 du calendrier vaccinal qui ne contenait que des changements mineurs, deux modifications principales concernant le zona et la fièvre jaune figurent dans l’édition 2016 du calendrier vaccinal » , souligne le Pr Daniel Floret, du Haut Conseil de la santé publique.
Zona : les 65-75 ans concernés
La première est donc l’introduction dans le calendrier du vaccin contre le zona, recommandé depuis plus d’un an, ayant été approuvé par le Haut Conseil de Santé Publique ainsi que par la commission de transparence…
Ce vaccin va concerner les personnes âgées de 65 à 75 ans, avec, pendant une année, un rattrapage jusqu’à 80 ans. Il s’adresse à toutes les personnes de cette tranche d’âge, y compris celles qui ont déjà eu le zona, puisque plusieurs épisodes de cette maladie peuvent survenir dans une vie. « L’incidence principale du zona se situe après 65 ans, et les conséquences délétères du zona sont essentiellement des douleurs post- zonateuses qui concernent surtout les personnes âgées », explique le clinicien.
« Ce n’est pas un vaccin extraordinaire. Son efficacité est modérée, commente Daniel Floret. Il protège surtout contre les neuropathies post-zona, les douleurs résiduelles post-zostériennes. Ce vaccin diminue l’incidence du zona de l’ordre de 50%, et celle des douleurs post-zona d’un peu plus de 65 % ». Son efficacité diminue avec l’âge et avec le temps.
Fièvre jaune : le rappel n’est plus recommandé
La deuxième nouveauté du calendrier 2016 concerne le vaccin contre la fièvre jaune pour lequel le règlement sanitaire international a changé. Désormais, une seule dose est considérée comme protectrice à vie. Il s’agit d’une proposition de l’OMS qui a été validée au niveau international. La recommandation inscrite au calendrier vaccinal concerne la Guyane où la vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire. Il n’est donc plus recommandé de pratiquer un rappel de vaccination contre la fièvre jaune pour les personnes vaccinées après l’âge de 2 ans et plus résidents du département de la Guyane ou les personnes issues de la métropole qui y séjournent ou souhaitent s’y rendre, sauf cas particuliers.
D’après le Pr Floret, « La question était de savoir si cette modification globale du règlement international s’appliquait en Guyane. C’est-à-dire : est ce que quelqu’un habitant en Guyane, et ayant été vacciné une fois était protégé à vie ? La réponse est : globalement, oui, mais avec un certain nombre d’exceptions, car les éléments permettant de penser qu’il existe une protection à vie avec une seule dose de vaccin sont quand même assez ténus. Il y a donc des circonstances où l’on sait que la réponse au vaccin est moins bonne ».
Ainsi chez les enfants qui ont été vaccinés avant l’âge de deux ans, chez les femmes enceintes vaccinées au cours de la grossesse, et chez les patients immunodéprimés (VIH, etc.), « l’on a recommandé qu’une deuxième dose soit administrée ». Une seconde dose pourrait également être administrée en cas de situation de circulation active du virus de la fièvre jaune précise Daniel Floret, qui conclut : « Dans tous ces cas, sauf chez les immunodéprimés, pour qui on doit suivre les taux d’anticorps, on ne donnera pas plus de deux doses de vaccin anti-fièvre jaune au cours d’une vie ».
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