En actualisant ses recommandations de 2010 sur le dépistage du cancer du col de l'utérus, la Haute autorité de santé (HAS) change de braquet et propose désormais aux pouvoirs publics une stratégie nationale incluant le test HPV. Ce test est recommandé en première intention chez les femmes asymptomatiques à partir de 30 ans chez lesquelles il s'avère plus efficace que l'examen cytologique. Pour autant, le frottis ne disparaît pas, il cohabite. Cette réévaluation fait suite à une saisine de la Direction générale de la santé.
En pratique, la HAS maintient sa recommandation d'un dépistage chez toutes les femmes de 25 à 65 ans, vaccinées ou non, mais en fait évoluer les modalités pour les femmes de 30 ans et plus. C'est un changement important, alors que le dépistage organisé du cancer du col de l'utérus a démarré sur l'ensemble du territoire il y a quelques mois seulement.
Avant 30 ans : un examen cytologique
Entre 25 et 30 ans, le dépistage du cancer du col reste à l’identique, fondé sur la réalisation de deux frottis à un an d’intervalle, puis trois ans après si le résultat des deux premiers est normal. Avant l’âge de 30 ans, la meilleure efficacité du test HPV dans ce dépistage n’est pas démontrée. Par ailleurs, les infections transitoires à HPV étant très fréquentes chez les femmes jeunes, leur détection exposerait à des traitements inappropriés, augmentant ainsi les risques de complications lors de grossesses ultérieures (lire ici).
C’est donc à partir de l’âge de 30 ans que les méthodes de dépistage évoluent. Chez une femme déjà dépistée par frottis, le test HPV sera réalisé trois ans après le dernier examen cytologique dont le résultat était normal. Mais ensuite, après un test négatif, le rythme entre deux dépistages par test HPV s’allonge à cinq ans.
En cas de test HPV positif, un examen cytologique doit être réalisé. Si son résultat est ASC-US ou révèle des anomalies plus sévères, la patiente doit effectuer une colposcopie. Si le résultat de cette cytologie est normal, un test HPV est réalisé un an plus tard. Si ce dernier test HPV de triage est positif, une colposcopie doit être faite ; si ce test HPV est négatif, un nouveau test HPV de dépistage doit être proposé cinq ans plus tard.
Auto-prélèvement pour les femmes mal dépistées
Enfin, la HAS recommande de proposer un test HPV par auto-prélèvement aux femmes à partir de 30 ans non dépistées ou insuffisamment, et qui ne répondent pas aux invitations pour venir effectuer un test de dépistage pratiqué par un professionnel de santé.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation