Nombre de nouveaux cas confirmés en baisse, taux de reproduction inférieur à 1, tassement des consultations ambulatoires pour infections respiratoires aiguës, etc. Dans son dernier point épidémiologique daté du 11 juin, Santé publique France (SPF) dresse un tableau plutôt rassurant quant à l’évolution actuelle du Covid dans l’Hexagone. Pour la première fois depuis début mars, le nombre de patients Covid en réanimation est même repassé sous la barre des 1000, avec un net recul des nouvelles hospitalisations pour ce motif.
Ainsi, « en France métropolitaine, l’ensemble des indicateurs indique globalement que la situation continue de s’améliorer et il n’est pas observé, à cette date, de signaux en faveur d’une reprise de l’épidémie », résume SPF.
Pour autant, « le virus continue de circuler comme en témoigne le nombre de cas confirmés ainsi que le signalement croissant du nombre de clusters et foyers depuis la levée du confinement ».
179 clusters
Au 9 juin, 179 clusters avaient été recensés en France métropolitaine. « Le signalement de ces clusters n’est pas une situation inattendue du fait de la poursuite de la circulation du SARS-CoV-2 en France, de l’augmentation importante des capacités diagnostiques et de la recherche active de cas autour de chaque patient infecté », estime Santé publique France, tout en soulignant l'absence de diffusion communautaire non contrôlée à ce jour.
Nouveaux cas en hausse dans la Meuse et en Meurthe-et-Moselle
Le ton des autorités sanitaires est aussi à la réassurance concernant la Meuse et la Meurthe-et-Moselle, où le nombre de nouveau cas a pourtant triplé ces derniers jours. Au cours de la première semaine de juin il a bondi de 7,7 à 27/100 000 habitants dans la Meuse et de 7 à 22,2 en Meurthe-et-Moselle. Des chiffres cinq à six fois supérieurs à la moyenne nationale (4,3) et au-dessus du seuil de vigilance fixé à 10/100 000.
« La Meurthe-et-Moselle et la Meuse sont des départements qui testent beaucoup », rassure l'Agence régionale de santé Grand Est, ce qui engendre mécaniquement une plus forte détection de nouveaux cas sur ces territoires. Pour l’ARS, « ces chiffres doivent être analysés au regard des autres indicateurs de surveillance épidémiologiques (...) qui ne montrent pas de signes de reprise épidémique ».
Des clusters en « situation d’échappement » en Guyane
La situation est tout autre à Mayotte et en Guyane où « la situation épidémiologique invite à la plus grande vigilance », selon Santé publique France.
À Mayotte, en semaine 23 (soit du 1er au 7 juin 2020), la circulation virale s'est maintenue à un niveau élevé comme en témoigne le taux d’incidence des cas (81/100 000 habitants), le taux de positivité des prélèvements (24,9 %) ainsi que les taux d’hospitalisation (12,2/100 000 habitants) et d’admission en réanimation (1,1/100 000 habitants).
En Guyane, les épidémiologistes pointent une intensification de la circulation virale et recensent sept clusters dont deux avec diffusion communautaire « signant une situation d’échappement ». En semaine 23, le nombre de nouveaux cas a continué de progresser (26,8/100 000 habitants vs. 20 la semaine précédente) ainsi que le taux de positivité des patients testés (19,2 % vs 9,4 %), le taux d’hospitalisation (19,6/100 000 habitants vs 9,6) et le taux d’admission en réanimation (1,0/100 000 habitants en semaine 23 vs 0,3 en semaine 22).
Compte tenu de la situation, le Conseil scientifique s'est d'ailleurs inquiété mardi du danger que pourraient représenter les municipales dans ces deux départements pointant « l’importance des risques particulièrement élevés associés à la campagne électorale qui précéderait le scrutin ».
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