L’ANSM alerte les professionnels de santé sur le risque d’interactions entre le lévonorgestrel contenu dans certaines spécialités indiquées pour la contraception d’urgence (NorLevo, Lévonorgestrel Biogaran, Lévonorgestrel EG, Lévonorgestrel Mylan 1,5 mg) et les médicaments, ou produits à base de plantes, inducteurs enzymatiques.
Une étude récente portant sur cette contraception d’urgence (Carten et al, 2 012) a montré que l’administration concomitante d’éfavirenz (antirétroviral utilisé dans l’infection à VIH) réduit les taux plasmatiques de lévonorgestrel d’environ 50 %. D'autres médicaments inducteurs des enzymes hépatiques peuvent également diminuer les taux plasmatiques de lévonorgestrel et donc susceptibles de réduire l'efficacité de cette contraception d'urgence.
Aussi, pour les femmes souhaitant utiliser une contraception d’urgence et ayant été traitées par un produit de santé inducteur enzymatique au cours des 4 dernières semaines, l’ANSM préconise en première intention d’utiliser une contraception d’urgence non hormonale, à savoir un dispositif intra-utérin au cuivre (DIU-Cu). Il peut être placé jusqu’à 5 jours après un rapport sexuel non protégé.
Si les femmes se trouvent dans l’impossibilité d’utiliser un tel dispositif, il leur est recommandé de doubler la dose standard de lévonorgestrel de 1,5 mg à 3 mg afin de compenser la réduction de la concentration plasmatique du lévonorgestrel. Laquelle double dose ne devrait pas accroître le risque d’effets indésirables.
Mais la prudence reste de mise puisque l’ANSM rappelle cependant aux patientes et aux professionnels de santé de notifier tout effet indésirable survenant lors de l’utilisation d’une double dose concomitamment à un médicament, ou un produit à base de plantes, inducteur enzymatique. Cette association n’ayant jamais fait l’objet d’études.
Certains antiépileptiques comme les barbituriques, la primidone, la phénytoïne ou la carbamazépine, sont inducteurs enzymatiques et donc susceptibles d’affecter les concentrations plasmatiques de lévonorgestrel. De même, certains antituberculeux tels la rifampicine ou la rifabutine). Ou les antifongiques comme la griséofulvine. Et donc aussi certains antirétroviraux comme le ritonavir, l’éfavirenz. Parmi les produits à base de plantes, celles contenant du millepertuis (Hypericum perforatum) peuvent interférer avec le métabolisme du progestatif.
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