Des allergènes de certains acariens pourraient se trouver dans le lait maternel selon des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Nice. Apparemment, ceux-ci pourraient favoriser la sensibilisation des enfants qui s’en nourrissent. Les surprenants résultats de ces travaux ont été publiés dans the Journal of Allergy and Clinical Immunology.
Afin de prévenir une potentielle sensibilisation, l’élimination des acariens de l’environnement des enfants en bas âge reste préconisée. Ceci paraît d’autant plus important pour ceux qui sont à risques notamment à cause d’antécédents familiaux d’allergies. Et pourtant, ces mesures ne suffiraient pas à limiter le développement de problèmes respiratoires provoqués par ces arachnides microscopiques. Et pourquoi ? Parce que les acariens s’invitent même à la table des nourrissons ! En effet, une analyse des données fournies par la cohorte EDEN montre que des allergènes d’acariens peuvent être présents dans le lait maternel, ce qui peut favoriser l’apparition d’asthme et de rhinite allergique chez les enfants allaités par leur mère.
Le lait maternel: une mine d'allergènes
Plus précisément, « dans cette étude conduite chez 255 femmes, nous avons recherché la présence et dosé Der p1. Il s’agit de l’antigène émanant du principal acarien domestique, Dermatophagoides ptéronyssinus », décrit Isabella Annesi-Maesano, de l’Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique (IPLESP) qui a dirigé les travaux. Les scientifiques ont remarqué que cet allergène était présent dans le lait chez deux tiers des mères, et ce, à des quantités comparables aux allergènes alimentaires les plus communs . Les spécialistes ont également constaté qu’« à l’âge de 5 ans, les enfants nés de mères ayant un terrain allergique et un taux élevé d’allergène dans leur lait souffraient plus souvent d’asthme et de rhinite que les autres », souligne la chercheuse. Ainsi, les allergènes respiratoires pourraient sensibiliser les bébés par voie aérienne, mais aussi par voie orale.
Cette découverte remet en question la protection réputée du lait maternel vis-à-vis des allergies car des travaux antérieurs avaient mis en évidence que les allergènes alimentaires contenus dans le lait réduisaient le risque de l’enfant de contracter par la suite des allergies de ce genre. Cette apparente contradiction pourrait s’expliquer par la façon dont le système immunitaire du nourrisson réagit face à l’allergène ou par la présence d’autres composés issus des acariens dans le lait.
Bien sûr, ces hypothèses devront être corroborées via une nouvelle étude plus vaste actuellement en cours. Grâce à des données récoltées dans différentes régions du globe, les scientifiques pourront confirmer l’universalité de leurs observations.
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