Quel a été le thème majeur et nouveau de ce congrès ?
Pr Jacky Nizard. Il a été beaucoup question de la précarité des migrants, sujet important en Europe et en dehors. L’EBCOG travaille depuis plus d’un an avec l’UNFPA, agence de l’ONU s’occupant de santé sexuelle et reproductive dans le monde entier. Pour la première fois dans ce congrès, des sessions entières ont porté sur le thème Sexual & Reproductive Health : contraception, grossesse et son suivi, planning familial, santé de l’enfant... Ces sujets sont majeurs, car ils constituent un des principaux piliers de la santé de toute une population. Des sessions se sont faites en partenariat avec Gynécologie sans frontières. Les travaux présentés s’appuyaient sur des données concrètes, provenant de pays comme l’Allemagne et la Turquie qui ont accueilli des millions de migrants, dont beaucoup de femmes avec des problèmes gynécologiques et obstétricaux spécifiques.
Un atelier a permis d’évaluer et de comparer certaines pratiques entre gynécologues…
Pr J. N. Oui, ce fut pour nous un exercice inédit. Un atelier était dédié aux différentes indications de césarienne avec Michael Rombson, qui a établi une classification des césariennes voici environ 20 ans. Chaque participant a exposé et partagé ses données propres, liées aux césariennes réalisées dans son service (avec indications, résultats…), permettant une analyse critique et constructive.
Existe-t-il de grandes différences entre les pratiques gynécologiques et obstétricales selon les pays ?
Pr J. N. La gynécologie et surtout l’obstétrique sont des disciplines très influencées par des paramètres culturels propres à chaque pays. Les positions d’accouchement, les taux de césariennes ou d’analgésies péridurales changent d’une nation à l’autre. Aux Pays-Bas par exemple, encore beaucoup d’accouchements se font à domicile. Cependant, en tenant compte de ces différences culturelles et en les respectant, l’EBCOG travaille à harmoniser la formation en Europe. Le nouveau programme de formation des internes en Europe (PACT) a été présenté au congrès. Il définit l’ensemble des compétences qu’un gynécologue-obstétricien doit acquérir pour sa pratique : scientifique et technique, éthique, culturelle, sociétale. Le but est d’améliorer les pratiques des spécialistes dans chaque pays, et par voie de conséquence la santé des femmes en Europe. Le congrès de l’EBCOG est un moment important pour atteindre cet objectif. Cette année, nous avons eu environ 1 000 participants de 65 pays différents, dont 15 % de Français.
* Président du 26e Congrès de l’EBCOG, gynécologue-obstétricien à l’hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris.
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